L'Émyde lépreuse (Mauremys leprosa) Notes taxonomiquesGenre et espèce :
Mauremys leprosa (Schweigger, 1812)Famille:
Bataguridés (ou Geoemydidés)Super-Famille
BatagurinésSous-ordre
CryptodiresOrdre
TestudinesDescriptionC'est une espèce aquatique de taille moyenne dont la longueur est en général de 160 mm chez les mâles et 170 mm chez les femelles. Certains spécimens marocains peuvent cependant atteindre une taille de 250 mm de long. Sa dossière varie du gris, brun à olivâtre. L'iris est jaune et barré d'une ligne sombre. Une sous-espèce possédant des yeux bleus a récemment été découverte au Maroc ( Bour & Maran 1999).
Les juvéniles sont très colorés et présentent trois carènes dorsales. De la tête et des membres partent des lignes jaunes, orangées à olivâtre qui s'estomperont avec l'âge de la tortue.
Juvéniles M.leprosa avec des juvéniles (partie droite supérieure de l'image) E. orbicularis (partie gauche inférieure de l'image) Sous-espècesIl existe de nos jours 8 sous-espèces, dont 7 se trouvent au Maroc :
M.l atlantica , M.l erhardi , M.l saharica , M.l marokkensis , M.l vanmeerhaeghei , M.lwernerkaeslei ainsi que
M.l zizi. En Europe on ne trouve que la sous-espèce nominale
M. l. leprosa.
Habitudes et mœursC'est une tortue assez discrète aimant les fonds vaseux et les déchets végétaux pour se dissimuler à la vue de ses prédateurs. Elle vit en eaux calmes, stagnantes et dans les étangs tranquilles. Elle hiberne quelques mois dans son aire de répartition européenne. Lors des grandes chaleurs il lui arrive d'estiver dans des débris végétaux. On la retrouve souvent dans les oasis et oueds du Maghreb. Lorsqu'on tente de l'attraper elle peut sécréter un liquide nauséabond par le cloaque et les glandes inguinales situées à la jonction de la carapace et des membres inférieurs.
RépartitionAire de répartition de M. leprosa (http://es.wikipedia.org/wiki/Mauremys_leprosa) Elle est présente en très petits effectifs ( 100 individus environ ) dans le Sud de la France mais se retrouve fréquemment en Espagne , au Portugal et en Afrique du nord ( Maghreb ) et également en Libye. Au nord de son aire de répartition (France, Espagne) elle occupe les mêmes milieux que la Cistude d'Europe (Emys orbicularis). Dans de nombreux cours d'eau pollués ou stagnants en Espagne, l'Émyde lépreuse, contrairement à la Cistude, semble s'être mieux adaptée aux conditions de vie difficiles et y a donc rapidement supplanté cette dernière.
Émyde lépreuse photographiée en Espagne, Extremadure, trouvée sous un pont dans une mare fangeuse. Régime alimentairePrincipalement carnivore l'Émyde lépreuse se nourrit de petits poissons , batraciens , têtards , gastéropodes et insectes .Malgré son régime de carnassière il lui arrive également de manger des plantes aquatiques.
ReproductionLes accouplements ont lieu au printemps. Lors de la parade nuptiale le mâle tourne autour de la femelle en tendant ses membres en avant. La femelle pond en général 6 à 9 oeufs ( 35 mm x 21 mm) et fait parfois jusqu'à 3 pontes par saisons. L'incubation est courte, les naissances commencent au bout de 60 jours après la ponte et les nouveau-nés ont un poids compris entre 5-8g.
Maintenance en captivitéLa maintenance est identique a celle des Emydes nord américaines (Trachemys sp.). On peut la maintenir en aquarium ( minimum 1,20 m de long et + pour des adultes) avec une eau chauffée a 25 °C, une plage sèche munie d'un spot chauffant ( 32 °c) et un néon UVB 5 % .Mais elle peut être également maintenue en bassin d'extérieur, surtout durant la belle saison pour bénéficier des bienfaits du soleil et d'une vie au naturel. Suivant leur provenance (France, Espagne) il conviendra de les faire hiberner.
ProtectionGlobalement cette espèce n'est pas considérée comme menacée en milieu naturel. Très peu victime du ramassage ni d'ailleurs consommée, sa capacité d'adaptation à des milieux pollués ou dénaturés par l'homme lui a permis de se maintenir en bon effectifs jusqu'alors. Classée en Annexe II de la Convention de Berne ses faibles effectifs en France sont cependant considérés comme en danger par l'IUCN. Dans le sud de son aire de répartition, elle est surtout menacée par la désertification graduelle de ses habitats. Son prélèvement est bien évidemment interdit.