200 animaux étaient enfermés dans le studioAlertée par la police municipale, la fondation Bardot a évacué hier lapins, rats, oiseaux, écureuils, tortues, poissons et autres rongeurs entassés dans 20 mètres carrés.
Simplement armés de gants et de lampes torches, quatre bénévoles ont passé toute une nuit à évacuer cet appartement qu'occupait une jeune femme d'une trentaine d'années.
L'arche de Noé, version sordide. Alertée par des policiers municipaux désemparés, une enquêtrice de la fondation Bardot a découvert jeudi soir plus de 180 NAC (nouveaux animaux de compagnie) laissés à l'abandon à l'ombre d'un petit studio du centre-ville de Rochefort.
Dans 20 mètres carrés à peine s'entassaient ici pêle-mêle 17 chats, une quarantaine de rats, mais aussi des perruches, pigeons, tourterelles,
tortues de Floride, cochons d'Inde, hamsters, souris, gerbilles, octodons et autres lapins. Un inventaire tout à fait exhaustif voudra enfin que l'on mentionne la présence de quatre poissons tropicaux, d'un furet et d'un écureuil de Corée.
Pas besoin donc de forcer sur l'odorama pour imaginer à quel point les narines de Marie Penot l'ont aussitôt chatouillée. « Depuis quinze années que je suis au sein de la fondation, je n'avais jamais vu une chose aussi affreuse. Certains animaux se mangeaient entre eux, quelques-uns étaient morts, et beaucoup d'autres malades. J'en fais depuis des cauchemars. »
Selon nos informations, cette incroyable ménagerie aurait été tant bien que mal entretenue par une jeune femme d'une trentaine d'années qui rentrait chaque soir dormir chez sa mère. Prévenue d'une visite de la fondation Bardot, elle aurait quitté les lieux en laissant les clefs et une lettre évoquant une situation financière ne lui permettant plus de s'occuper de ses animaux. « Pour moi, c'est d'autant plus incroyable qu'elle encourageait leur reproduction », raconte Karine, une autre bénévole appelée en renfort. « Dans chaque cage à lapin, nous trouvions par exemple un mâle et une femelle. »
Après avoir déposé une main courante - qui devrait aboutir à une plainte - au commissariat, l'enquêtrice de la fondation Bardot organise alors une véritable opération commando afin d'évacuer les animaux dès le jeudi soir. Armées de lampes torches et de simples gants de cuir, quatre personnes s'activent ainsi du coucher du soleil jusqu'à l'aube au milieu de ce capharnaüm grouillant de rats agressifs. « Il n'y avait même plus l'électricité, les bêtes nous courraient entre les jambes et tentaient de nous mordre. L'un d'eux m'a d'ailleurs sérieusement entaillé la main », explique Marie Penot.
Contactées en urgence, les animaleries et associations de la région ont recueilli hier la plupart de ces NAC. Mais si les coûteux et très à la mode furets ou écureuils de Corée ne sont donc pas longtemps restés orphelins, le sort de la quarantaine de rats reste en revanche bien plus incertain. « Curieusement, personne n'en veut », ironise Karine. « J'en héberge moi-même plusieurs dans des cages, mais je lance un appel pour que les gens les adoptent au plus vite. »
Sans imaginer une quelconque épidémie locale de ces tristes dérives socioanimalières, certains se souviendront tout de même qu'une première découverte de ce type avait déjà secoué Rochefort au début de l'année.
Source:
http://www.sudouest.fr/2011/06/04/200-animaux-etaient-enfermes-dans-le-studio-416616-7.php