LA TORTUE, ce reptile à carapace fait un retour en force dans les familles françaises. À la Ferme Tropicale, à Paris, Karim Daoues, spécialiste des reptiles, a vendu cette année près de 300 tortues de jardin à des particuliers et plus de 2.000 à des animaleries spécialisées. Une tortue de deux ans coûte entre 100 et 150 euros. Adulte, elle mesurera 30 cm.
« Des fermes d’élevages en Europe de l’Est, comme en République de Macédoine, produisent des milliers de ces animaux qui alimentent le marché », explique-t-il.
Lionel Schilliger, vétérinaire spécialisé en reptiles, soigne chaque jour une vingtaine de tortues d’Hermann (Testudo hermanni).
« Elle jouit d’un facteur sympathie et les enfants l’adorent. Probablement parce qu’elle est plus docile qu’un serpent ou un lézard », note-t-il. Une série télévisée en a même fait sa vedette, en la personne de Franklin. Autre star, Caroline, la tortue de Boule dans la BD Boule et Bill. Si bien que nombre de ces reptiles héritent désormais de l’un ou l’autre de ces prénoms !
Interdite à la vente en France dans les années 1980, sa commercialisation est de nouveau autorisée depuis septembre 2006. Il faut cependant demander une autorisation de détention d’animaux d’espèces non domestiques et disposer d’un certificat intra-communautaire individuel avec photos, joint à la facture d’achat. Comme le chien ou le chat, la tortue doit être identifiée avec une micro-puce introduite dans la patte arrière-gauche.
Jusqu’à 80 ans !
Si la tortue s’adapte en appartement, les professionnels conseillent de disposer d’un jardin pour en adopter une.
« Dans un jardin, son alimentation est plus diversifiée, elle se nourrit de pissenlits, de plantain, mais aussi de limaces et d’escargots », explique Lionel Schilliger.
Contrairement aux idées reçues, la tortue est solitaire, marche vite et a besoin de beaucoup d’espace. Il lui faut donc un grand enclos avec des cachettes et des zones d’ombres.
Mais la vie au grand air a aussi ses risques. La vétérinaire Véronique Mentré, installée près de Paris, doit fréquemment réparer les carapaces des tortues blessées par les tondeuses électriques.
« Il faut peindre sa carapace pour éviter de rouler dessus, mais aussi faire attention aux chiens qui les mordillent pour jouer », suggère-t-elle.
Sauf accident ou grave maladie, la tortue peut, comme le perroquet, vivre jusqu’à… 80 ans ! Un achat qui engage donc sur le (très) long terme.
http://www.estrepublicain.fr/insolite/2012/12/02/caroline-cherie