Cette tortue d’eau douce, de son vrai nom Elusor Macrurus, a la particularité d’être Punk à crête verte. Ce qui veut dire qu’en plus d’être anarchiste elle a pour habitude de retrouver ses amis en soirée dans un local pour faire de la musique Punk, d’ailleurs en général c’est elle qui tient la guitare ! Quoi ? Vous ne me croyez pas ?
Bon d’accord, ce ne sont que des algues qui se sont fixées sur son corps ou sur sa tête… et toutes n’ont pas une aussi belle crête verte. Désolé de devoir casser le mythe :/
Etant une espèce endémique, on ne trouve Elusor que dans le Queensland en Australie, et plus précisément dans le bassin de la Mary River entre Tiaro et Kenilworth. Elle peut mesurer jusqu’à 40 cm chez le mâle et 30 cm chez la femelle. En plus d’avoir une carapace plate et une crête de punk, la particularité d’Elusor est d’avoir une queue beaucoup plus importante que ses congénères, qui peut mesurer jusqu’au deux tiers de la longueur de sa carapace. Par ailleurs ses deux mandibules sous le menton qui lui permettent de « sentir » son environnement et le fait qu’elle puisse respirer à la surface mais également sous l’eau font d’elle une tortue unique au monde.
Elusor, digne représentante d’une lignée très ancienne de tortue est aujourd’hui une espèce rare qui figure parmi les 25 espèces de tortue les plus menacées au monde. En effet, la tortue Punk a subi pendant près de 10 ans un pillage intensif sur ses sites de pontes. Près de 15.000 nouveaux-nés furent capturés chaque année entre 1960 et 1970 pour être vendu dans des magasins animaliers. Et oui, elle plaisait pour son apparence unique…
Et comme si ça ne suffisait pas, un projet de barrage failli presque signer l’arrêt de mort de notre tortue Punk. Catastrophe écologique pour les écosystèmes aquatiques, les barrages en faisant stagner l’eau réduisent considérablement la quantité d’oxygène présente dans l’eau, menant bien souvent à l’asphyxie des espèces qui y vivent et à la destruction de la végétation qui servait de nourriture et de cachette aux différentes espèces animales présentes. Les poissons meurent de faim, leur reproduction s’arrête et la rivière jadis luxuriante se transforme petit à petit en vaste désert subaquatique. Sans parler des turbines, véritable pièges où les tortues restent coincées voir carrément broyées vivantes…
C’était sans compter sur un photographe amateur, Chris Van Wyk qui fit les clichés de cette tortue Punk que vous pouvez retrouver dans l’article et un peu partout sur le web. Repris comme emblème par le mouvement de conservation de la Mary River opposé au projet du barrage, ils firent de cette tortue la mascotte de leur campagne et réussirent à sensibiliser le public aux nombreux problèmes qui seraient causés par la construction du barrage Traveston. Le projet fût donc abandonné en Novembre 2009 après que le Sénat eut voté contre l’achèvement de ce barrage.
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http://voyagerloin.com/actualite/la-tortue-punk-daustralie/