Le vétérinaire de plus en plus spécialisé pour soigner chiens, tortues ou furetsPARIS - Le vétérinaire, qui soigne traditionnellement animaux domestiques et d'élevage, se spécialise de plus en plus pour répondre à la demande croissante du public, qui veut désormais soigner au mieux ses bêtes, chiens, tortues ou furets.
"On va vers le développement de compétences spécialisées et donc la formation de confrères généralistes et spécialistes car la médecine vétérinaire évolue dans sa technicité, inspirée des évolutions de la médecine humaine", constate Jacques Guérin, vice-président de l'Ordre des Vétérinaires de France.
"L'engouement pour les nouveaux animaux de compagnie nous oblige à nous adapter à cette nouvelle clientèle", poursuit-il. "Aujourd'hui nous opérons des tortues!".Soins, examens, opérations : à la clinique Advetia à Paris, tous les mammifères, chiens, chats, hamsters, rats ou furets, sont soignés par des spécialistes comme les humains à l'hôpital. Ils subissent des examens médicaux comme bilans sanguins, scanners et IRM (imagerie par résonance magnétique).
Les étudiants vétérinaires peuvent désormais choisir de suivre des études spécialisées sanctionnées par un diplôme à l'issue d'un programme dans une école nationale ou une faculté vétérinaire étrangère durant trois ans.
Ils étudient l'anatomie pathologique, la dermatologie et la médecine interne des animaux de compagnie, ce qui leur confère le titre de spécialiste dans la discipline étudiée.
"Ce type de formation concerne surtout le praticien canin qui soigne les chiens, les chats et les nouveaux animaux de compagnie", explique Jacques Guérin.
Il ajoute que le marché du vétérinaire généraliste est saturé. Les étudiants anticipent donc pour trouver de nouveaux débouchés et répondre à une nouvelle demande des propriétaires d'animaux qui, en dépit de la crise, n'hésitent pas à investir des sommes parfois considérables pour des actes chirurgicaux.
Il donne pour exemple le coût d'une opération intestinale d'un cheval, comprise entre 5.000 et 10.000 euros.
Par ailleurs, les vétérinaires sont de plus en plus nombreux à exercer en cabinet ou en clinique, dont certaines sont de véritables hôpitaux. "L'image d'Epinal du vétérinaire seul soignant des animaux dans un périmètre de 20 kilomètres est une image du passé", dit Jacques Guérin.
La profession voit se développer de nombreuses entreprises regroupant des équipes pluridisciplinaires avec notamment l'apport de compétence de zootechniciens car le problème du médecin des bêtes, surtout en zone rural, c'est l'isolement.
"Depuis quelques années, on assiste à l'avènement d'une relation passionnelle avec l'animal qui a débuté avec le chien et s'est reportée sur le chat et les NAC", note le praticien.
Le rapport annuel 2009 de l'ordre des vétérinaires fait état d'un total de près de 15.600 vétérinaires en activité. Environ 59 % d'entre eux ont une activité canine.
Les vétérinaires exerçant dans les filières d'élevage sont presque deux fois moins nombreux que ceux de la filière "animaux de compagnie".
Le vétérinaire, qui exerce en majorité en libéral, peut aussi officier comme salarié dans le secteur des productions animales (suivi des élevages, surveillance sanitaire, génétique, alimentation) et notamment en tant que fonctionnaire dans les services vétérinaires de l'Etat, l'enseignement et la recherche.
Source: http://www.romandie.com/infos/news2/110303072318.ksu55cv4.asp