Les lièvres des douanes saisissent 52 tortues d'Hermann à Ajaccio
Certains les préfèrent sous-marines, géantes, voire même ninja. Certains trafiquants de reptiles affectionnent, eux, la tortue d'Hermann, qui est une espèce protégée en Corse. Dans le courant du mois d'avril 2012, une opération menée conjointement par les services des douanes, de l'office national de la chasse et de la faune sauvage ainsi que les services vétérinaires, a permis la saisie record de cinquante-deux spécimens détenus illégalement chez un particulier de la région ajaccienne. L'affaire avait éclaté à la suite de la découverte de plusieurs colis suspects contenant des tortues destinées à la vente au centre de tri postal régional.
Les animaux saisis étaient essentiellement des adultes prélevés en milieu naturel et n'étaient pas maltraités. Ils ont été relâchés dans la nature. « Le contrevenant a quant à lui fait l'objet d'une amende pour ces infractions douanières », a précisé le parquet.
La détention et le commerce de cette espèce sont des délits pénaux passibles d'une année d'emprisonnement et de 15 000 euros d'amende.
En déclin en Corse
Les amoureux de nos chères cuppulatte ont rappelé que la tortue d'Hermann est protégée par une réglementation internationale.
Dans un communiqué, le service des douanes d'Ajaccio précise que « l'espèce est inscrite à la convention de Washington relative au commerce international des espèces menacées d'extinction ».Sans compter qu'elle ne vit qu'en Europe du Sud : en France, l'espèce n'est plus présente que dans le massif varois des Maures et dans l'île, où elle décline. Différentes actions sont conduites pour sa protection, mais la capture fragilise sa reproduction.
On impute sa raréfaction aux incendies, à l'urbanisation, à la déprise agricole ou au fractionnement des territoires… « La tortue d'Hermann fait l'objet d'une protection renforcée et d'un plan national d'actions initié par le ministère en charge de l'Environnement, coordonné au plan régional par la direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement », a souligné un enquêteur.
« Outre l'atteinte à ce patrimoine naturel corse, il faut savoir que l'espèce expédiée sur le Continent se retrouve dans des conditions de vie inappropriées », souligne une source proche du dossier. Notant que « la lutte pour la protection et la préservation des différentes espèces protégées ou menacées demeure l'une des priorités des divers services de l'état en charge de la police de l'environnement et les douanes ». Qui mieux que les lièvres des douanes pouvaient débusquer les trafiquants de tortues
Source:
http://www.corsematin.com/article/les-lievres-des-douanes-saisissent-52-tortues-dhermann-a-ajaccio.664499.html