Pour avoir sauvé cette espèce de tortue, Christophe Coïc a les honneurs d'une série télévisée, à voir cette semaine.Christophe Coïc rigole. « Maintenant il faut faire de la télé réalité pour défendre les espèces menacées. » Il y a quelques jours, une équipe de tournage est arrivée sur le site des Sources, au moulin du Moulinat qui enjambe la jalle du Haillan. Objectif, réaliser un des soixante « portraits de Français passionnés par la sauvegarde et la mise en valeur de notre patrimoine », annonce la production.
Ces mini-programmes - à peine plus d'une minute - seront diffusés durant tout l'été, en alternance sur les trois chaînes de France Télévision (1). Les téléspectateurs voteront pour leur héros préféré. Dix portraits seront ainsi présélectionnés, puis un jury de « spécialistes » retiendra trois projets. Les finalistes seront récompensés par une bourse de la banque CIC : 7500, 5000 et 3500 euros.
Tortue ombrelle
Une minute ne suffira sûrement pas à résumer le parcours de Christophe Coïc, qui a commencé par la sommellerie avant d'être « roadie », comprendre employé, sur des tournées rock puis naturaliste. Mais c'est de la petite tortue que le responsable de Cistude Nature préfère parler. Il y a trois ans, l'association implantée au Haillan avait lancé un programme d'étude et de sauvegarde. « À l'époque, nous avions inventorié, en Aquitaine, 40 points de présence ; aujourd'hui, à la fin du programme, nous en comptons un millier. »
Si la tortue des zones humides mouchetée noir et jaune a évidemment un intérêt écologique en soi, elle représente une « espèce ombrelle », selon le langage des scientifiques. Autrement dit, les mesures de protection qui lui sont attachées bénéficient à d'autres espèces et à son environnement, en l'occurrence, la loutre et la genette.
Le sort des mal aimés
Christophe Coïc et son équipe savent qu'il est plus facile de défendre des animaux sympathiques - telles que la tortue, grâce à La Fontaine peut-être- plutôt que des espèces de serpents et de lézards pourtant très menacés (un sur cinq en France). Et que dire du frelon d'Europe, que l'Allemagne a réussi, elle, à faire protéger…
« Depuis toujours, l'homme a classé les animaux en deux catégories : ceux qui lui sont utiles, parce qu'il les mange ou les fait travailler, et ceux qu'il a décrété nuisibles. Nuisibles pour qui ? Pour lui, pas pour les équilibres naturels. » Il en va ainsi du renard, de la belette, du loup bien sûr. La liste est longue.
« Il y a aussi les animaux que l'on n'aime pas, parce qu'ils vivent la nuit, la chauve-souris ou la chouette, ou parce qu'ils ont mauvaise réputation - les corbeaux par exemple. Aujourd'hui encore, il n'est pas facile de lancer des programmes de sauvegarde pour les espèces impopulaires. De points ont toutefois été marqués en faveur des rapaces »
Par contre, il existe de véritables nuisibles. La définition du directeur de Cistude Nature est simple : il s'agit de tous ceux qui n'appartiennent pas au milieu dans lequel ils prolifèrent et créent des déséquilibres. « Ces espèces-là ont été déplacées par l'homme, soit pour la fourrure (le ragondin) soit pour les loisirs (la tortue de Floride). Lâchées dans la nature, elles se comportent en prédateurs sur des espèces locales. Le cas de la grenouille-taureau est spectaculaire, mais on compte aussi des végétaux ».
(1) Diffusion : le 15 juillet sur France 5, à 17 h 25 ; le 24 juillet sur France 2, à 8 h 45 ; le 18 août sur France 3, à 18 h 25.
Source :
http://www.sudouest.fr/2010/07/14/la-cistude-star-de-la-tele-139003-736.phpPour en savoir plus sur Cistude Nature Gironde:
http://www.cistude.org/cistude/cistude.htm