Débats à Mayotte sur le projet de piste longue pour l'aéroportMAMOUDZOU (Mayotte) - La construction d'une piste longue à l'aéroport de Mayotte oppose une association locale de défense de l'environnement souhaitant protéger le lagon au président du parc marin, qui met en avant les besoins de développement économique de la collectivité.
"Les plages environnantes font partie des hauts lieux d'une biodiversité riche et variée, on y trouve la mangrove, des herbiers marins dont se nourrissent les dugongs (mammifères en voie d'extinction), des sites favorables à la ponte des tortues", souligne Michel Charpentier, président de l'association "Les Naturalistes, environnement et patrimoine de Mayotte".Il insiste sur l'impact écologique des trois millions de mètres cubes de déblais devant être immergés selon lui pour construire la nouvelle piste.
Le projet doit permettre des liaisons directes Mayotte-métropole, à pleine charge de carburant, pour de nombreux avions. Il doit être soumis en juin à la commission nationale du débat public. Sa réalisation a fait l'objet d'une convention spécifique 2008-2014 entre l'Etat et Mayotte.
Maoulida Soula, président du parc marin, estime qu'
"au delà de la préservation de l'environnement marin, il faut prendre en compte le développement économique" du nouveau département (à compter du 31 mars)."La piste longue sera une bonne chose pour faire baisser les tarifs aériens et désenclaver l'île", affirme M. Soula.
M. Charpentier répond que la donne technique a changé avec les progrès de l'industrie aéronautique et qu'Air Austral, compagnie aérienne historique de la collectivité, a annoncé avoir commandé un Boeing 777 à réacteurs puissants pouvant évoluer sur l'actuelle piste de 1.900 mètres.
Il fait aussi référence à Corsairfly qui pourrait faire décoller des Airbus directement de Mayotte vers Paris, sous réserve d'un aménagement minime de la piste existante.
"Il n'est plus nécessaire d'investir 300 millions d'euros pour la piste longue. Cette somme peut être consacrée à des projets prioritaires telles que les écoles et les équipements culturels", affirme-t-il.
M. Soula rétorque: "Les gros porteurs que va acquérir Air Austral ne sont pas à la portée d'autres compagnies aériennes. Cette situation empêche la concurrence".
Source:
http://www.romandie.com/infos/news2/110309160837.rnxylwl3.asp